Sorry, it’s in french, volunteer to translate is welcome
Toutes les manches peuvent être “rejouée” en 3D sur:
http://www.livetrack24.com/events/11279
et les résultats sont ici
https://www.mondialdepul2017.com/pages/le-coin-des-pilotes/resultats.html
En voici un résumé, il est conseillé de le lire en rejouant les manches en 3D 🙂
Vendredi 28 Juillet, 1ère manche, flux de NNW, devant se renforcer par l’ouest dans l’après midi, une manche courte de 180km est lancée afin de ramener les pilotes avant que le vent ne soit trop fort: col Saint Jean au sud, Traumas à l’Est, Morgon et retour. Les remorqués sont turbulent comme il ne l’a encore jamais été constaté, quelques ruptures de fusible. Mieux valait ne pas aborder la Blanche trop bas en raison du vent qui lui était parallèle. Ruhmer et Bott qui l’abordent haut s’offrent même le luxe de monter à 4200 dans de l’onde de vent du Nord. Pour le retour du Morgon, personne n’a envie de remonter par le col Bayard; la bonne option s’avérait être tout droit à travers le gapençais par les grand et petits Colombis puis Ceuze. C’est ce qui a permis à Cox de rattraper son retard, généré par un mauvais point bas tout au début de la manche au col Saint Jean; il arrive 8′ après Ruhmer et 35″ avant Bott, dont les leading points lui permettent de garder la 2ème place.
Samedi 29 Juillet, 2éme manche, développements orageux prévus au Nord et sur l’Est de la Durance; pour les éviter, une manche de 237km est lancée: col du Noyer dans l’est du Devoluy, au sud, le sommet au Nord de la Serre de Montdenier, puis le col de l’Homme Mort à l’ouest de la montage de Lure. C’est Cox qui gère le mieux la grande traversée des plateaux et de la vallée de la Durance, en faisant le trait, il passe le plus au sud et évite ainsi le venturi de la vallée de la Durance entre Château Arnoux et Sisteron, qui coute cher à tous les autres, avec des points bas, dont le plus sévère fut pour Bott. Cox franchit la ligne 30″ devant Ruhmer, mais les leading points de ce dernier lui permettent de l’emporter; Ruppert est 3ème à 29′.
Dimanche 30 Juillet, 3ème manche, vent de Sud, 35km/h au sommet de la couche convective qui heureusement est prévue assez épaisse, un parcours de 211km en double essuie glace vent de travers est conçu pour profiter au maximum des crêtes est-ouest, avec un segment vent de face du col de Cabre au col des Tourettes au meilleur de la convection. Après la traversée de la Durance, à l’est, tout passe à l’ombre, Ruhmer arrivé le premier profite bien des thermiques qui faiblissent rapidement et s’envole alors que derrière on “visite” la vallée de Bayon avec un vent de SW à 40km/h sur des petits appuis discontinus nécessitant des passages en forces… au retour la Malaup n’a plus grand chose à donner… mais heureusement la crête des Selles, restée au soleil et bien alimentée par le vent de sud permet de se refaire d’assez bas, en ligne droite. Ruhmer l’emporte avec 10′ d’avance sur Cox, 4′ devant l’Archéoptéryx de Pacheiner.
Lundi 31 Juillet, 4ème manche, le vent de sud s’est renforcé, 45km/h au sommet de la couche convective, encore un double essuie-glace, semblable à celui de la veille, mais raccourci à 154km, pour éviter d’envoyer les pilotes à l’est de la Durance sous le vent de la crête principale. Cox trop agressif se “vache” dès le début. Au retour du premier “essuie-glace” il faut remonter le fort vent de sud (il y avait déjà 50km/h au sommet du Pic de Bure). Bott reste “tanké” à l’Aiguille de Serres qui passe à l’ombre. Pacheiner tente la directe de Longeagne vers Aujour, mais ça se termine au niveau des arbres dans la vallée du petit Buech, il réussit heureusement à revenir à Longeagne en dérivant dans des thermiques qui ne montent pas haut. Pendant ce temps Pacheiner est dépassé par Ruhmer qui avait fait un mauvais départ et par Obweger qui, après 3600 dans de l’onde au Pic de Bure, fait un super plafond au fond de la vallée de St Pierre d’Argençon (peut-être une onde de ressaut du Duffre?). Ils se retrouvent en tête à Arambre pendant que Pacheiner toujours sur Longeagne trouve enfin le thermique salvateur qui de 2700 va lui permettre de reprendre le contact avec le trio de tête à Aujour, où c’est très turbulent avec 50km/h de SE dans le venturi du col de Fayes. Au retour du point de virage sur la Durance, c’est Pacheiner qui profite le mieux de la crête des Selles en refusant de se laisser monter, transformant l’énergie en vitesse, jusqu’à l’approche d’Aujour, où il ralentit enfin pour se laisse porter par un énorme thermodynamique qui le propulse directement au sommet sans un seul virage! Mais Ruhmer est déjà loin devant. Le reste n’est qu’une course en vol de pente. Ruhmer est 6′ devant Pacheiner qui précède Bott de 3′. Une manche courte en distance, mais assez difficile et très technique en raison des conditions.
Mardi 1er Août, mauvais temps, jour de repos
Mercredi 2 Août, 5ème manche, beau temps, avec toujours du vent de sud soutenu, une manche de 315km est lancée: au Nord-Est près du lac du Sautet, puis la montagne de Beynes au sud du Cousson, retour sur la Malaup, puis plein Ouest jusqu’au col de Pomerolle comme lors des 2 manches précédentes, puis la Tête de l’Obiou, et enfin l’extrémité Est de la crête des Selles. Les thermiques sont puissants et les plafonds déjà à 3300 dans le secteur du Pic de Bure; la consigne est simple: voler à 100km/h minimum, et ne s’arrêter que dans du +4; Cox trop agressif rate le relais de la Malaup, et, trop bas pour traverser la Durance, doit y revenir pour se refaire une santé. Manfred ignore la crête des Selles et va trouver un thermique atomique à St Genis qui le propulse à 3950m, on ne le reverra plus… les balises du col de Pomerolle, du pic de l’Obiou et de la crête des selles sont une formalité avec des thermiques aussi puissants et des plafonds aussi haut. Manfred, arrivé à 16:50, boucle à 65km/h de moyenne, Bott est 2ème à 23′, 13′ devant Pacheiner et Cox. Tous les pilotes bouclent le circuit, le plus lent se pose à 19:30.
Jeudi 3 Août, 6ème manche, prévu orageux dans le Nord et les Ecrins, il a été décidé de limiter la manche à moins de 300km pour finir en beauté vendredi et samedi, car les prévisions météorologiques sont bonne, et les Local Rules impose un jour de repos après 3 manches consécutives de plus de 300km. Premier point de virage aux aiguilles de Chabrières, puis dans le sud la crête à l’entrée des gorges du Verdon juste à l’ouest de Castellane, puis le Petit Chayolle, retour au Piolit et rentrée sur Aspres: 295km.Les plafonds sont ahurissants: 4000; l’Archéopteryx de Pacheiner essaie de suivre, mais le trio des Swifts vole très vite. Cox passe le petit Chayolle en tête. Au retour vers le Piolit, ça se complique, tout le Gapençais et le Champsaur passent à l’ombre… c’est l’extinction des feux… il faut passer le Cuchon de Charance pour retrouver le soleil… tout les 3 y parviennent, et raccrochent plus ou moins bas le dernier thermique qui leur permettra de rentrer: Cox fait le but à 16:55 à 66km/h de moyenne, 10′ devant Bott qui précède Ruhmer de 4 minutes. 87% de pilotes au but, le dernier pose à 19:35.
Vendredi 4 Août, 7ème manche, déception, plusieurs modèles météo prévoient de la pluie sur les reliefs proches d’Aspres, au nord, et à l’Est; nous aurions mieux fait de lancer une manche de 300km la veille… le parcours de 281km est conçu pour éviter les zones où il était prévu de pleuvoir: Aiguille de Chabrière, Cheval Blanc, Notre Dame de la Salette, Col Saint Jean. Parcheiner est le plus souvent devant, mais il décroche après le Cheval Blanc. Le duo Ruhmer Cox tient pendant toute la remontée vers le nord, et jusqu’au col du Noyer, où, Ruhmer, grâce à un super plafond à 3600 choisi l’ouest du Pic de Bure et, Cox, qui monte moins l’est… C’est Ruhmer qui prend l’avantage. Après, il prend plus Ouest que Cox par Durbonas et Longeagne, et, de mauvais glides en ascendances décevantes, se fait dépasser par Steve qui a bénéficié d’un puissant thermique sur le petit relief juste au Nord de Veynes. Au goal à 16:07, Steve, à 67km/h de moyenne devance Manfred de 11′, qui précède Jacques de 21′. 100% de pilotes au but, aucune trace de pluie, nous avons encore raté une occasion de tourner une manche de plus de 300km…
Samedi 5 Août, 8ème et dernière manche, la météo prévoit un vent du Nord fort au sommet de la couche convective et dans le Champsaur… On choisi une manche pas trop longue pour que les pilotes rentrent avant que le vent du nord ne se renforce: 271km: Col Saint Jean, Traumas, le Taillefer juste en face de Chamrousse, Aujour. L’ouverture de la fenêtre de décollage est fixée à 11:30 car les modèles prévoient que la convection démarre tardivement. Grâce à sa confortable avance, Ruhmer est assuré de son titre de Champion du monde, mais Cox et Bott ne sont séparés que de 2 petits points (sur 5400!), et Pacheiner, 4ème au classement général, est en embuscade250point derrière… Les premiers pilotes à peine largués montent directement à 2700 dans du 3m, nous avons décollé trop tard… par contre le vent est bien présent, il y a déjà 40km/h de NNO là haut… au sol il commence à y avoir de fortes rafales d’ouest; Pacheiner subit une rupture de fusible et revient pour un nouveau décollage… il faut attendre une accalmie entre 2 raffales… 2 pilotes renoncent à décoller, et la manche des ailes rigides qui devaient décoller après est annulée. Mais tous les prétendants sont présents à la start, ça va être une course passionnante, elle sera suivie par des milliers d’internautes. Le premier tronçon, vent arrière jusqu’au col Saint Jean n’est qu’une formalité. Les options prises par chaque pilote pour traverser la vallée de la Durance sont toutes différentes, Cox est devant, mais bas, couvert par ses suiveurs beaucoup plus haut. Il passe le Traumas en tête et joue le parcours à basse altitude, mais vu les conditions (soleil au midi et vent parralèle à la pente), se fait dépasser par Ruhmer et Bott. Après la traversée du lac de Serre Ponçon, ça se complique, le vent se renforce progressivement jusqu’à 50km/h et les pilotes sont sous le vent de la ligne de crête Piolit-Chabrière. A l’approche du décollage de la Bâtie Neuve, Bott se fait enterrer sous le vent de la sous crête qui monte au Piolit, il force le passage, puis remonte directe vers le Piolit dans un monstrueux dynamique; il n’insiste pas et choisi de rester dans le rouleau abrité par la crête principale cap à l’ouest, prêt à subir à nouveau lorsqu’à son extrémité il faudra à nouveau forcer le passage pour repasser au vent. Il croise Cox qui abandonne, les turbulences sont trop fortes pour son vieux Swift 2 axes: dépourvu de gouvernes de Winglet, chaque action sur les ailerons ne fait que rajouter à la turbulence en raison du lacet inverse. Ruhmer et Pacheiner passent par les aiguilles de Chabrières et réussissent à faire de bons plafonds pour contourner le problème par le dessus. Bott choisi de passer par les haut reliefs de l’Oisan, Ruhmer et Pacheiner longent la vallée du Drac. Ruhmer perd du temps en changeant d’option, Pacheiner en gagne en passant par le Coiro, et Bott fait une remontée spectaculaire à 4000 sans faire un virage dans une confluence entre le NNW qui, là haut, est faible, et de l’est. Parcheiner passe le Taillefer en tête, mais couvert par Bott 500m plus haut, pendant que Ruhmer termine son thermique à 4100. Puis chacun joue son option: Bott l’Obiou, Pacheiner l’Est du Dévoluy, et Ruhmer parti de plus haut, le milieu, tout droit sur le Pic de Bure. L’Obiou ne fonctionne pas très bien, le Triève est dans la mauvaise masse d’air du bassin grenoblois, pour Bott il s’agit d’avancer sans passer sous la couche d’inversion. Pour les autres ça se passe mieux, mais après le Pic de Bure, Ruhmer subit un très mauvais glide, Pacheiner passe en tête alors que Bott et Ruhmer remontent très fort sur Veynes. Tout le monde se retrouve à Aujour, Bott 200m au dessus de Pacheiner, Ruhmer 200m en dessous… ce sera l’ordre d’arrivée en 2 minutes d’écart, une course mémorable! Vitesse moyenne 65km/h pour ces 3 là, mais il n’y a que 50% de pilotes au but.
Conclusion. Un championnat du monde réussi: 8 belles manches dans des conditions fortes, parfois trop fortes pour les ailes rigides de la Classe 5, dont la compétition se déroulait en parallèle. Les Swiftlights et les Archéopteryx ont démontré qu’ils étaient robustes et sains, capables d’affronter les pires turbulences et des vents de plus de 50km/h. Les Alpes du sud sont pour eux un terrain de jeu idéal; avec des prévisions météorologiques plus justes, ce n’est pas une manche de plus de 300km que nous aurions tournée, mais 4. Deux regrets: l’absence des pilotes argentin, australien, et américains, et nous n’avons pas pu voler dans les Ecrins, les conditions ne s’y prêtaient pas. A suivre…